L'UE : un modèle démocratique en crise ?

L'Union européenne place la démocratie au cœur de ses valeurs fondatrices. C’est même un critère d'adhésion. Pourtant, l’UE est critiquée pour sa complexité et sa distance avec les citoyens, alimentant le manque de confiance en elle. Géopoliticus te décrypte la situation 👇.

UE : un fonctionnement complexe pour ses citoyens

Le fonctionnement de l'Union européenne repose sur trois principaux organes :

• la Commission européenne qui propose les lois et tient le budget ;
• le Conseil de l’UE, qui gère notamment la politique internationale et la défense de l’Europe ;
• le Parlement européen qui vote les lois et le budget de l’UE.

Cette organisation complexe crée une distance entre les institutions et les citoyens qui peinent à comprendre comment se prennent les décisions.

Rôle limité du Parlement européen

Un facteur clé du déficit démocratique de l'Union européenne est le rôle limité du Parlement européen. Le Parlement est la seule instance composée de députés, élus par les citoyens. Il peut voter et amender les lois, mais pas les proposer. Ce pouvoir appartient, lui, exclusivement à la Commission européenne, composée de commissaires nommés par les États. Ainsi, si le Parlement relève des préoccupations citoyennes nécessitant une loi, il doit en faire la demande à la Commission, qui n’est pas tenue d’y répondre. Cela renforce le sentiment de déconnexion.

Conseil de l'UE : l'unanimité requise mais difficile à obtenir

Le Conseil, quant à lui, est composé des chefs d’États ou de gouvernements des 27 pays de l’UE. Comme au Parlement et à la Commission, les sensibilités politiques y sont variées. Mais ici, chaque décision doit être prise à l’unanimité. Ce mode de fonctionnement amplifie les blocages, car des visions très opposées se font face. Des personnalités comme le Président français Emmanuel Macron, fervent européiste, et Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, critique de l’UE, doivent systématiquement s’accorder.

Faible taux de participation aux scrutins européens et euroscepticisme

Une des manifestations les plus visibles de ce déficit démocratique est le taux de participation aux élections européennes, qui reste inférieur aux taux de participation nationaux dans la plupart des États membres. Seul, un citoyen européen sur deux, déclare avoir confiance en l’UE. Cela se traduit dans plusieurs pays par la montée de partis très critiques de l’UE ou anti-européenns. C’est le cas du Rassemblement National en France, ou de l'AfD en Allemagne, des partis d'extrême droite. Les crises successives, qu’elles soient économiques, migratoires, ou sanitaires, ont accentué ce manque de confiance.

Des initiatives pour restaurer la confiance envers l'UE

Face à ce constat, plusieurs initiatives ont été créées pour renforcer la démocratie européenne. Par exemple, des consultations citoyennes ont permis d’évoquer certaines pistes d’améliorations : comme supprimer le principe d’unanimité au moment des votes au conseil ou renforcer le rôle du Parlement. Ces consultations ont également souligné la nécessité d’une meilleure éducation civique européenne, pour sensibiliser les jeunes générations aux enjeux européens, renforcer leur engagement citoyen et leur sentiment d’appartenance à l’Union.

► Si la crise démocratique de l’UE est réelle, elle n’est pas pour autant insurmontable. La clé réside dans la manière dont l’Union européenne arrivera à se rapprocher de ses citoyens et à se réinventer démocratiquement.

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